Tout savoir sur les microrayures (MR)
D’après le post de Sébastien Jacquet et TOD
Avant-Propos
Ce post est dédié à une explication basique sur les rayures et microrayures, qui regroupe plusieurs explications sur les causes des rayures ainsi que les techniques « classiques » de suppression si cela est possible.
Ce post est susceptible d’évoluer, si vous avez des précisions à apporter ou besoin d’explication sur des points particuliers, n’hésitez pas à écrire.
Les carrosseries de voitures sont victimes d’agressions mécaniques extérieures dès leur sortie d’usine :
– des frottements (lors des lavages par exemple).
– des simples feuilles mortes qui tombent.
– des projections sur la route.
– du vandalisme . . .
Malgré une relative dureté de nos peintures, les rayures et microrayures restent inévitables.
Nous allons nous pencher sur les différents cas possibles ainsi que leurs correction si cela reste faisable, mais d’abord, nous allons nous pencher sur les composants présents sur nos voitures.
De quoi est composée la surface de ma carrosserie ?
Nous n’allons pas nous pencher sur la composition d’une peinture de voiture, mais plutôt de ce qui est présent à la surface de la carrosserie.
Il existe trois grandes catégories trouvables :
Les peintures à brillant direct.
Les peintures vernies.
Les carrosseries « nues ».
Je les rassemble en « grandes catégories » mais il faut savoir qu’il existe une très grande variété de peintures différentes selon les catégories.
L’expérience et l’habitude permettront de les distinguer.
Les peintures à brillant direct.
Ce type de peinture est maintenant assez rare, on le trouve beaucoup sur les vieilles voitures, ce procédé était très utilisé autrefois.
Il consiste à n’avoir sur la carrosserie que 2 couches :
– Une base « primaire » permettant l’accroche de la peinture.
– La peinture qui sera en « contact direct » avec l’environnement.
L’avantage d’une peinture comme celle-ci est au niveau de la pose, assez rapide, peu compliquée, peut donner un look particulier et ne marquant que peu aux rayures.
Le défaut majeur est une oxydation rapide de la peinture, ce qui se traduit par un ternissement prématuré de la couleur (film blanchâtre).
Voici quelques exemples :
Les peintures vernies.
Equipant maintenant la quasi-totalité du parc automobile du moment, la peinture est cette fois-ci recouverte d’un vernis très dur qui protège du ternissement et limite les marques des frottements (rayures).
Dans ce cas, on a donc 3 couches :
– Primaire (participe à l’accroche de la peinture sur la carrosserie).
– Peinture.
– Vernis.
Içi, peu de soucis en réalité !
Sur les vieilles peintures, le vernis peut « cloquer ». Dans ce cas on ne peut rien faire à part repeindre l’élément.
Certains ternissements sont possibles sur les peintures « bas de gamme ».
Les éclats de cailloux marquent rapidement aussi.
On peut vite apercevoir des rayures mais la brillance et la résistance sont excellentes.
Les carrosseries « nues ».
Sur certaines voitures, il n’y a aucune peinture.
La carrosserie est à nue.
J’ai consacré une courte partie car le métal est aussi sensible aux microrayures et rayures.
Cette surface est désormais exotique mais on le retrouve également sur plusieurs voitures anciennes.
Pour exemple, certaines Lotus Super Seven ont une grande partie sans peinture :
Maintenant que vous en savez plus sur ce qu’il y a sur la carrosserie de votre voiture, nous allons voir ce qu’est une rayure ou une microrayure et savoir les causes de leurs apparition.
Qu’est-ce qu’une microrayure ?
Comme le dit son nom, une microrayure (aussi appelée Swirl) est une très petite rayure.
Une rayure est une fine tranchée dans la surface de la peinture (ou de la tôle dans le cas d’une carrosserie « à nue »), cette tranchée est la plupart du temps en forme de « V » quand on regarde de profil.
Pourquoi les rayures et microrayures qui ne transpercent pas la peinture se voient tant?
La faute aux rayons du soleil qui sont déviés et qui rompent l’uniformité du reflet, ce qui créé une trainée blanche.
La raison est due à la « perméabilité » du vernis aux rayons du soleil : Si le rayon passe à travers le vernis, il va « refléter » la couleur de la peinture, si le rayon ne passe pas, il va ressortir « sans couleur », donc blanc, voici pourquoi les microrayures se voient au soleil (ou avec une forte lumière) et très peu à l’ombre.
Un petit schéma sera plus explicite :
Pour supprimer ce phénomène, il faut lisser au maximum les angles des microrayures, il existe différentes techniques pour supprimer ou atténuer des rayures/microrayures, nous allons voir lesquelles après avoir vu comment ces rayures/microrayures apparaissent.
Voici quelques photos de microrayures :
Les microrayures ne traversent pas la couche colorée de peinture : il y a donc des chances de les rattraper (ce sujet est abordé par la suite de ce post).
Les microrayures ne sont pas réservées qu’aux peintures et aux vernis : les métaux et plastiques peuvent êtres touchés.
On peut en retrouver partout : Carrosserie, plastiques, vitres . . .
Exemple de rayure avec peinture non transpercée :
Exemple de rayure avec peinture transpercée :
Comment les rayures et les microrayures apparaissent
Vous avez beau bichonner votre voiture le plus possible, encore et toujours, des microrayures apparaissent.
Beaucoup d’éléments peuvent être la cause des défauts.
Voici quelques exemples :
– Mauvaise technique de lavage.
Un lavage ne doit jamais être « violent », toujours en douceur.
Technique à bannir : les rouleaux des lavages automatiques. Même s’ils sont vantés « sans rayures », la plupart des fois, les voitures lavées par les rouleaux sont très sales, ces saletés viennent se coller aux rouleaux et la voiture suivante est alors lavée avec des rouleaux sales qui créent des microrayures.
Un lavage à la main peut aussi être en cause :
Toujours rincer la voiture avant de « laver réellement » la voiture avec un gant de lavage et du shampooing, ça enlève le plus gros (qui est souvent le plus nocif). Un accessoire permettant un bon prélavage est le « Foam Gun » (ou canon à mousse), il permet de projeter un shampooing sous forme de mousse très dense.
Il ne reste qu’à la laisser agir pour ramollir le plus gros des saletés, le risque de microrayures dues au lavage est amoindri après ce traitement.
Cet accessoire s’adapte sur une lance Haute Pression (type Kärcher) et consomme beaucoup de shampooing.
Pour le lavage à la main, toujours laver la voiture de haut en bas, en n’oubliant pas de rincer régulièrement le gant lors du lavage de qualité !
* Utiliser la « technique des deux seaux ».
Le Kärsher est un instrument très pratique mais il faut faire attention à ne pas être trop près de la carrosserie afin de ne pas l’abîmer.
Ne pas utiliser un Kärcher sur une voiture boueuse, le jet va emporter des petits cailloux et va avoir pour effet de « sabler » la voiture (= poncer).
– Utilisation d’un shampooing non adapté.
Le choix du shampooing est très important.
En effet, un produit non adapté peut endommager une peinture, laisser des marques et appauvrir la couleur.
Un shampooing inadapté peut aussi dissoudre de façon non optimale les saletés et donc créer des défauts lors du lavage.
Les shampooings prévus pour un usage ménager sont très agressifs et sont nocifs pour les peintures de nos autos.
Il est donc important de bien choisir lequel utiliser.
– Utilisation d’accessoires non adaptés.
Les accessoires utilisés pour l’entretien automobile sont ce qu’il y a de plus important : on aura beau avoir un produit très efficace, si au moment de l’essuyer on abîme la peinture, c’est à refaire …
Les gants de lavage :
Privilégier les gants en microfibres ou en laine d’agneau.
Ils ont l’avantage de capturer les saletés et ces dernières « remontent dans le gant ».
De ce fait elles ne restent pas entre le gant et la carrosserie (cause de microrayures lors du déplacement du gant sur la voiture).
Les chiffons de séchage :
Les chiffons MicroFibres (MF) sont aussi à privilégier pour les mêmes raisons que pour les gants.
Les peaux de chamois sont efficaces mais ont tendance à laisser plus de défauts que les MicroFibres.
– Voiture non protégée de l’environnement.
Une peinture non cirée a son vernis directement en contact avec les éléments extérieurs et est fragile.
Le simple contact d’une feuille d’arbre peut laisser une marque.
Le vent chargé de sable, une pluie poussiéreuse, etc . . .
Tous ces facteurs sont susceptibles de marquer votre voiture.
La peinture est donc très sensible.
L’application de cire enveloppe le vernis d’une couche fine mais très dure et permet de le protéger.
(Pour information, la carnauba qui compose les cires est plus dure que du béton : c’est donc une bonne protection).
Comment retirer les microrayures ?
On a vu que les microrayures sont visibles car le rayon de lumière réfléchi est dévié car l’angle de la surface de la peinture change brutalement. Pour corriger cet « angle », il existe deux solutions : remplir le trou laissé par la microrayure OU annuler l’angle en mettant le vernis au même niveau que le trou. Si la rayure est trop importante, la seule chose à faire est d’atténuer la marque pour ne pas risquer de traverser la peinture.
Voici un schéma explicatif des différents défauts possibles :
Les hologrammes sont de très très fines microrayures, le plus souvent créées par une mauvaise technique de polissage ou voir l’utilisation d’un chiffon trop « dur » pour la dureté de la peinture.
Les microrayures . . . voir au-dessus
Les rayures, elles deviennent théoriquement impossibles à récupérer dès lors que la peinture est transpercée.
Voici les explications sur la suppression des défauts.
1 – L’utilisation de « remplisseurs ».
(Fillers en anglais terme technique : Polish)
Cette technique est sans danger car le trou laissé par la rayure va être rempli à l’aide de produits qui ne sont pas abrasifs, c’est donc impossible de « traverser » la couche de peinture.
L’action de remplissage n’est pas forcément la plus efficace, on arrive assez vite aux limites, mais c’est quand même efficace, facile d’utilisation et sans dangers, un gros plus.
Voici un schéma de la correction « par remplissage » :
Le remplisseur (en orange) vient boucher le trou, c’est comme si on rajoutait un peu de vernis pour éliminer le défaut.
Cependant, ce type de produit n’est pas forcément permanent.
Il a une durée de vie limitée et une efficacité limitée : Si la microrayure est trop profonde, elle ne sera qu’atténuée.
Voici quelques exemples de produits ayant des « remplisseurs » dans leurs composition :
– Autoglym Polish Super Resin
– Meguiar’s NXT Tech Wax
– Klasse All In One
– Meguiars #21 Sealent
– Menzerna Finishing Touch Glaze
– Swissvax Nano Express
Ces produits sont généralement faits pour être travaillés à la main.
2 – L’utilisation de polishs abrasifs.
(Terme anglais = compounds).
Le polissage consiste à mettre à niveau la surface du vernis et le bas de la rayure en ponçant très finement à l’aide de pâtes abrasives.
Une fois fait, l’angle déviant les rayons lumineux aura disparu, donc il n’y aura plus de défaut.
– Les produits de la gamme « publique » (que vous trouvez dans les magasins de grande distribution) donnent de bons résultats mais il ne faut pas que les rayures soient trop profondes, ils sont faits pour être manipulés « à la main ».
Exemples de produits de la gamme « publique » :
– Meguiar’s Etape 1
– Autoglym Rénovateur de peinture
– Meguiar’s ScratchX
Les « Efface rayures » sont souvent très fortement abrasifs donc la finition n’est souvent pas au rendez-vous, faites attention lors de leurs application.
– Les produits de la gamme « pro » peuvent êtres très abrasifs pour des résultats même sur les microrayures les plus profondes, ils sont faits pour être travaillés à la polisseuse (rotative ou orbitale).
Mais attention (Remarque pour les produits pros utilisés à la machine).
L’épaisseur du vernis et de la peinture se mesure en micron, c’est donc vite fait de passer à travers . . .
C’est donc avec grande prudence qu’il faut manipuler ces produits.
Exemples de produits de la gamme « pro » :
– Menzerna 106FF
– Meguiar’s #83
– Mothers Scratch Remover
– Poorboys SSR1
– Swissvax Cleaner Fluid (Medium et Strong)
– Farcela
– etc .
Pour polir une surface, un polish « de finition » peut suffir si la surface n’est que très peu microrayée.
Pour des rayures ou microrayures importantes, il faudra au préalable utiliser un polish « de correction » pour retirer les plus gros défauts et ensuite passer un polish de finition pour obtenir un beau résultat.
Schéma d’une peinture avant de subir un polissage :
Schéma d’une peinture ayant subi un polissage :
Nous pouvons nous rendre compte que tout n’est pas parti, en effet, même si la peinture n’est pas transpercée, certaines rayures s’en vont très difficilement et les retirer peuvent comporter certains risques (percer la peinture en polissant par exemple).
Quand la rayure est vraiment trop profonde, l’utilisation de techniques comme le ponçage à l’eau (wetsanding) peuvent être utilisées avec beaucoup de précaution.
Mais dans certains cas, il vaut mieux atténuer une rayure plutôt que de risquer de percer la peinture en polissant.
Une photo 50/50 pour le fun :
Voila, je pense vous avoir dit le plus important, j’espère que ce post vous aura appris des choses.
Les questions/réactions sont les bienvenues.
Version PDF : PDF/microrayures.pdf
Merci à Sébastien Jacquet (V3)